Le 9 janvier 1905, mort de Louise MICHEL, à Marseille.
Institutrice socialiste puis militante et propagandiste anarchiste.
Elle naît le 29 mai 1830, à Vroncourt (Haute-Marne). Elle participe activement à la Commune de Paris, secourant les blessés, ou faisant le coup de feu sur les barricades, ou bien encore en écrivant dans "Le Cri du Peuple" de Jules Vallès. Elle échappe à la mort et est arrêtée par les Versaillais (qui avaient pris sa mère en otage). Condamnée à la déportation en Nouvelle Calédonie, elle prendra la défense des tribus canaques victimes du colonialisme.
Amnistiée avec les autres communards, elle revient à Paris en novembre 1880 où les ouvriers parisiens l'accueille triomphalement comme le symbole de la résistance communarde. Elle poursuit son action militante, donnant d'innombrables conférences à travers la France et devient rapidement l'égérie des anarchistes français. Elle sera condamnée, en 1882, à 15 jours de prison pour "outrage à agents" puis, en juin 1883, (suite à la manifestation des sans-travail du 9 mars 1883) à six ans de prison "pour incitation au pillage". En janvier 1888, elle est victime d'un attentat, mais obtient la grâce de son agresseur. De nouveau inquiétée par la police suite aux émeutes du 1er mai 1890, elle s'exile en Angleterre. Elle fonde, en 1895, avec Sébastien Faure, le journal "Le libertaire".
Elle meurt à Marseille le 9 janvier 1905, à l'issue d'un meeting. Son enterrement à Paris, le 22 janvier 1905, donne lieu à un immense rassemblement.

Déclaration devant le tribunal en 1883, après la manifestation de chômeurs qui lui vaudra d'être condamnée à six ans de prison.

" S'il y a une coupable à vos yeux, c'est moi, et moi seule. J'ai fanatisé tous mes amis. Je ne vois que la révolution. C'est elle que je servirai toujours. C'est elle que je salue. Puisse-t-elle se lever sur des hommes au lieu de se lever sur des ruines."
 

Le 1er mai 1890, à Vienne (département de l'Isère), la population ouvrière répondant à l'appel des anarchistes Louise Michel, EugèneThennevin, et Pierre Martin descend dans les rues pour inciter ceux qui travaillent à se mettre en grève. Le cortège arborant drapeaux rouges et drapeaux noirs et chantant "la Carmagnole" ne tarde pas à se heurter aux "forces de l'ordre". Des barricades sont érigées, l'usine d'un patron du textile est pillée, mais les meneurs sont arrêtés. Des grèves spontanées se poursuivront durant une semaine.

De nombreux 1er mai seront marqués par des événements tragiques, comme à Fourmie (France) en 1891, où l'armée tira sur la foule, faisant 10 morts parmi les manifestants.

Le 9 novembre 1880, Louise MICHEL rentre du bagne grâce à la loi d'amnistie, après 9 ans de prison et de déportation. Elle est attendue Gare Saint-Lazare par une foule énorme qui l'acclame aux cris de "Vive Louise Michel, vive la Commune, A bas les assassins!"

Le 18 mars 1882, lors d'un meeting salle Favié à Paris, Louise Michel, désirant se dissocier des socialistes autoritaires et parlementaristes, se prononce sans ambiguïté pour l'adoption du "Drapeau noir" par les anarchistes.
"Plus de drapeau rouge, mouillé du sang de nos soldats. J'arborerai le drapeau noir, portant le deuil de nos morts et de nos illusions."
Un an plus tard, le 9 mars 1883, elle brandit un vieux jupon noir fixé sur un manche à balais, lors de la manifestation des "sans-travail" aux Invalides qui verra son arrestation. Le 12 août 1883, un journal portant le titre "Le Drapeau noir" sera édité à Lyon.
Le 16 novembre 1895, sortie en France à l'initiative de Sébastien Faure et Louise Michel du premier numéro du journal "Le Libertaire" (titre emprunté au journal que Joseph Dejacque publiait à New-York entre 1858 et 1861). Le journal cessera sa parution le 1er août 1914 (avec le début de la guerre). Une tentative pour le sortir clandestinement en 1917 se soldera par la condamnation de plusieurs compagnons et la saisie du journal. Il ne ressort que le 26 janvier 1919. Il s'arrêtera de nouveau avec la guerre, en août 1939, et reprendra sa parution le 21 décembre 1944.

Le 22 janvier 1888, au Havre (France), attentat contre Louise MICHEL. Alors qu'elle donne une conférence, un homme lui tire dessus et l'atteint à la tête. Elle n'est cependant que blessée, et témoignera par la suite pour l'acquittement de son agresseur.

Le 5 janvier 1881, à Paris. Funérailles du "vieux" révolutionnaire Auguste BLANQUI. Une foule considérable l'accompagne jusqu'au cimetière du Père Lachaise. Parmi les délégués des organisations ouvrières, Louise Michel lui rend un vibrant hommage.

Le 22 janvier 1905, enterrement de Louise MICHEL. Un cortège de plus de 100 000 personnes accompagne son cercueil. Parti à 8 heures de la gare de Lyon à Paris, il n'arrive qu'à 17 heures au cimetière de Levallois où elle est enterrée. Le préfet Lepine, qui tente de suivre le cortège, en est chassé par les anarchistes. La cérémonie s'achève par un grand meeting, où Benoît Broutchoux et Charles Malato prennent la parole.